jeudi 14 janvier 2010

Le Caire


Afficher Le Caire sur une carte plus grande

Le Caire est situé au sommet du delta du Nil, un site privilégié qui avait été choisi durant l’Antiquité pour établir la capitale Memphis et la nécropole de Gizeh, avant que les Romains y établissent une forteresse. Il fut occupé en 641 par les Arabes qui y établirent Fustât. Mais c’est la dynastie des Fatimides, en 969, qui fonde véritablement la ville et lui donne le nom d’Al-Qahira, « la victorieuse ». Carrefour commercial entre l’Afrique, l’Europe et l’Asie centrale, siège de la mosquée et de l’université Al-Azhar, la ville connaît son apogée au 13° siècle. Mais la peste Noire, l’ouverture de nouvelles routes commerciales et la conquête de l’Egypte par les Ottomans amènent une période de stagnation.
La ville dispose d’un patrimoine historique conséquent, constitué de nombreux palais, mosquées et wikalah. Au 19° siècle, les dirigeants égyptiens notamment Ismaïl Pacha, entament une coûteuse modernisation de la ville sur le modèle européen. A l’indépendance, en 1952, la rive occidentale du Nil, jusqu’ici affectée à l’agriculture, commence à être colonisée. Trois schémas directeurs (1953, 1977 et 1983) se sont succédés jusqu’à aujourd’hui. Ils ont notamment amené la création à partir la fin des années 1970 d’une vingtaine de villes nouvelles, parmi lesquelles « 6 octobre » et « 10 Ramadan ». De nouvelles villes nouvelles continuent à être créées dans le désert, telle New Cairo établie en 2001 autour du campus de l’Université américaine. La ville du Caire, que les terrains militaires ont longtemps contenu à l’intérieur d’une ceinture, s’est quant à elle considérablement densifiée et verticalisée.
Cette densification se poursuit aujourd’hui sur les franges de la ville, que ce soit à travers les logements haut de gamme situés dans les compounds que dans les quartiers d’habitat spontanés (« ‘ashwai ») qui suivent la trame des canaux d’irrigation agricole. Les habitants de ces derniers bénéficient en effet de titres de propriété légaux, ce qui sécurise les travaux, et s’appuient sur une filière d’autopromotion bien organisée. Toutefois, cette extension est vue d’un mauvais œil par l’Etat, car elle consomme le peu d’espace agricole disponible. La fabrication des briques à partir d’argile participe également à la stérilisation des terres. L’accès au logement est très difficile pour les personnes les plus pauvres : elles sont près de 2 millions à habiter des cimetières et 1 million à habiter les toits.
Constructions neuves dans un quartier populaire. Photographie : A. Deboulet
Les principaux axes de transports, la route des Pyramides à l’Est à celle de l’aéroport à l’Est, ont été construits dans les années 1970. Ils ont été complétés par une rocade de 72 km. Cependant, la ville compte aujourd’hui plus de 2 millions de voitures, source d’une pollution importante. Le transport public, à commencer par le métro (2 millions de passagers par jour), draine cependant une part importante du trafic.
+++