lundi 1 novembre 2010

Ekaterinbourg

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Forte de 1,4 millions d'habitants (2 millions pour l'agglomération), Ekaterinbourg est aujourd'hui la quatrième ville russe. Elle a été fondée en 1723 au débouché d'un col de l'Oural reliant la ville de Perm, sur la rivière Iset', pour abriter ce qui était à l'époque la plus grande usine de fer russe. Son fondateur, le géographe Vassili Tatichev, fut en effet un ancêtre de la grande famille des maîtres de forge ouraliens. Le développement (1783) de la grande route sibérienne allant de Perm à Tomsk, puis du chemin de fer (à partir de 1878, Tioumen puis liaison avec le Transsibérien en 1897), firent d'Ekaterinbourg, “fenêtre sur l'Asie”, un noeud important de communications. Renommée Sverdlovsk (du nom d'un des acteurs locaux de la Révolution russe), la ville devint dans les années 1930 un centre industriel important, spécialisé dans les constructions mécaniques, les machines-outils, la chimie et les matériaux de construction. Depuis 1992, la ville est dirigée depuis 1992 par Arkadiy Tchernevskiy. Les difficultés économiques du début des années 1990 fragilisèrent le tissu industriel et amenèrent à geler de nombreux investissements. Toutefois, depuis le début des années 2000, Ekaterinbourg connaît un renouveau économique important qui contraste avec les difficultés rencontrées par certaines villes monoindustrielles de la région.


Si la métallurgie demeure l'une des principales activités d'Ekaterinbourg (6 grandes usines y produisent plus de la moitié de l'aluminium russe), elle ne figure plus qu'au huitième rang russe pour la production industrielle. En revanche, la ville est un centre tertiaire de plus en plus important : elle regroupe de nombreuses universités (qu'il fut un temps question de regrouper au sein d'une Grande université d'Eurasie) et instituts de recherche (dont une branche de l'Académie des Sciences) et est devenue un pôle d'attraction majeur pour la région de l'Oural et au-delà.

Des règles d'urbanisme ont été établies dès les débuts de la ville (plan de Guenin-Koutousov dans les années 1730, suivi des schémas directeurs de 1845, 1972 et 2009), ce qui lui a permis de garder une forme compacte (18x27 km). Le nouveau schéma directeur prolonge à l'horizon 2025 la plupart des orientations du Genplan de 1972, telle que la relocalisation des industries hors de la ville, l'extension en direction de l'étang d'Iset à l'Ouest et du lac Chartach à l'Est et prévoit la création au Sud-Ouest du nouveau quartier Akademia, qui devrait accueilir à terme 350 000 habitants sur 13 000 ha.

© Renova

Conçu dans le souci d'une bonne intégration environnementale, ce quartier se caractérise par des trames vertes grâce auxquelles les forêts encadrant la ville se rejoindront autour de la rivière Patrouchika et d'un parc central, des coefficients d'occupation des sols décroissants (de 4 à 0,7) à partir de ce dernier, la mixité de la programmation des logements (plus 50% de logement social, 30% pour la classe moyenne, 10% d'affaire et 5% de luxe), l'implantation souterraine de 90% des places de parkings en vue d'optimiser l'espace, le recours à la cogénération pour la production de chaleur et d'électricité à partir du gaz naturel, et le recyclage des eaux usées. A lui seul, ce projet demande un effort de construction de 1 million de m2 par an, supérieur aux 900 000m2 réalisés sur l'ensemble de la ville en 2007.

L'infrastructure de transports s'avère encore déficiente. Le nouveau schéma directeur prévoit donc de doubler le réseau routier existant, au moyen notamment de quatre nouvelles rocades, dont une de contournement. Les transports publics, bien que variés (bus, trolley, tramway et métro, don't la longueur des lignes totalise 830 km), peinent à retrouver les niveaux de fréquentation passés (un peu plus de 400 millions de voyages en 2008 contre 650 en 2002) et devraient également bénéficier d'investissements conséquents. Ceux-ci permettraient notamment de relier Akademia par une ligne de tramway rapide et de tripler la longueur du métro (actuellement de 7km).

Le réseau d'eau et d'assainissement, installé dans les années 1920, souffre aujourd'hui d'un vieillissement important (40% des 1600 km serait obsolètes à plus de 70%). La régie municipale a engagé depuis quelques années des investissements en ce sens (près de 3% des infrastructures devraient être renouvelées en 2011), qui ont également permis de diminuer les pertes.