dimanche 31 octobre 2010

Khartoum

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Située à la confluence du Nil Bleu et du Nil Blanc, l’agglomération de Khartoum est composée de trois centres : la ville traditionnelle d'Omdurman (1,2 Mn habitants), située sur la rive Ouest, la ville de Khartoum proprement dite (1 Mn d'habitants), et la ville de Khartoum Al-Bahri, qui regroupe la plupart des activités industrielles. Sur un peu moins de 30 000km2, l'aire urbaine rassemble environ 5 millions de personnes, soit un sixième de la population du Soudan. Le taux de croissance de l'agglomération, oscillant autour de 8% durant les années 1980, s'est aujourd'hui stabilisé aux alentours de 3,3%.
La ville n'est tout d'abord en 1823 qu'un simple avant-poste militaire, lors de la conquête du Soudan par l'Egypte de Méhémet Ali. En 1885, elle est capturée par les troupes du Mahdi, qui impose à ses habitants  de se déplacer à Omdurman. Reprise en 1898, elle est reconstruite selon une trame orthogonale. La ville devient la capitale de la province anglo-égyptienne, puis du Soudan indépendant en 1956. Durant les années 1970 et 1980, les sécheresses, les conflits des pays voisins et la guerre civile provoque l'afflux de nombreux réfugiés (près d'1,5 Mn en 1999, dont une partie sont retournés depuis la signature du traité de paix en 2007), présents notamment dans le quartier d'Umm Badda.

Khartoum a tiré parti de la confluence des eaux du Nil et de sa position intermédiaire sur le cours du fleuve pour développer ses fonctions portuaires. Si la ville est doté d'un tissu industriel ancien dans les domaines agroalimentaire et textiles, le début de l'exploitation pétrolière a permis de nouveaux investissements dans les années 2000, notamment dans le domaine des télécommunications et du BTP. La desserte aérienne devrait quant à elle bénéficier à l'horizon 2012 de la création d'un nouvel aéroport à 40km au Sud. Enfin, le projet urbain Al Mogran, qui dotera à l'horizon 2014 la ville d'un véritable CBD de 1 Mn de m2 de bureaux, est en passe de renforcer ses fonctions tertiaires.

Malgré l'étalement urbain, la maîtrise du foncier par les autorités est relativement bonne. Plusieurs schémas directeurs se sont succédés depuis la colonisation britannique (McLean, 1908 ; Dioxidais, 1960 ; Mefit, 1975 ; Dioxadus, 1990 ; schéma de 2000). Ils se sont appuyés sur un zonage résidentiel établissant quatre catégories de terrain, qui a favorisé une ségrégation économique et ethnique. Aucun n'est toutefois parvenu à juguler la croissance démographique et l'extension des quartiers d'habitat précaire, qui ont regroupé jusqu'à la moitié des habitants dans les années 1980. Par la suite, les politiques urbaines ont révisé la classification des parcelles, permis des viabilisations de terrains, et tenté de consolider l'économie villageoise de l'Etat de Khartoum en vue d'y fixer les populations, mais aussi d'assurer la sécurité alimentaire de l'agglomération, où près d'1/5 des ménages souffrent de malnutrition.

Schéma directeur de Khartoum 2000-2007 © Ministère de la planification du Soudan

Le boom pétrolier a par certains côtés favorisé l'accès aux services urbains. De nouvelles centrales thermiques ont ainsi été ouvertes mais la mauvaise qualité du réseau d'électricité ne permet généralement d'approvisionner les ménages que dans un faible rayon alentours (5-6 km). En matière de transports, un plus grand nombre de ménages disposent aujourd'hui de véhicules particuliers. Des travaux infrastructures importantes ont pu être financées telles que le nouveau pont reliant l'île de Tuti, au centre de l'agglomération. En revanche, le réseau de transports public est peu diversifié, faute d'un grand nombre de transporteurs privés. Malgré l'existence de subventions, l'accès à l'eau demeure précaire et 1/4 de la population s'approvisionne au moyen de porteurs d'eau. Le système d'assainissement a longtemps fonctionné à travers des modes individuels : plus 2/3 des ménages étaient équipés de simples latrines en 1993. Mais la densification de certains quartiers nécessite de le repenser. D'autre part, la ville est soumise à un risque d'inondation important. Enfin, si la collecte des déchets fonctionne quant à elle de manière satisfaisante, la ville manque de sites de traitement et de stockage.

Vendeur d'eau à Khartoum - © UN Habitat

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Eric Denis, De quelques dimensions de l'urbanisation de Khartoum - pdf
Habitat, Urban sector studies and capacities building for Khartoum State - pdf