dimanche 1 mars 2009

Paris cherche ses limites - 2

Une politique des transports cohérente pour la zone dense

Pour 85% des maires de petite couronne (1), la question des transports nécessite une gestion à l'échelle de l'agglomération. Le Syndicat mixte des transports d'Île-de-France (STIF) a déjà permis, à travers des contrats triennaux, une coordination entre les collectivités territoriales d'une part (région, départements et intercommunalités), et les opérateurs d'autre part (SNCF et RATP en tête). Cependant, la politique des transports reste peu intégrée puisque les responsabilités sont aux mains d'une multitude d'acteurs (l'Etat pour les autoroutes et voies rapides, ainsi que les infrastructures ferroviaires, les départements pour les routes nationales, les communes pour le partage de la voirie et les parkings, les entreprises publiques, les opérateurs privés...). C'est le constat du rapport Dallier, qui explique ainsi les retards que prennent les investissements. Selon ce dernier, des projets tels que la liaison orbitale de métro "Métrophérique/Arc express" devraient pouvoir être portés par une institution représentatrice de la zone dense, au nom du principe de subsidiarité. Selon ce même principe, des autorités organisatrices de proximité pourraient être instaurées, pour le ramassage scolaire notamment.
L'institution du Grand Paris devrait permettre d'offrir une politique des transports cohérente dans la zone dense. Le rapport Dallier évoque en effet l'absence de concertation au sujet des parkings, après la limitation du traffic parisien à partir des communes avoisinantes et la construction par les départements d'autoroutes souterraines et de lignes de tramway, au détriment de toute vision globale.
Toutefois, le STIF devrait continuer à jouer un rôle majeur. Ses compétences, actuellement limitées aux transports collectifs, pourraient être étendues au transport individuel sur route et aux taxis, à l'image de Transport for London. Tel est également le souhait de la région, qui soutient la création d'un Syndicat des déplacements d'Ile-de-France.
La politique tarifaire pourrait également être modifiée à l'occasion de cette évolution institutionnelle. Toutefois, on ne sait pas à l'heure actuelle si l'on s'avance vers un système à deux zones (contre sept actuellement), ainsi que le préconise le rapport Dallier ou la tarification "par alvéoles" (en lieu et place d'une tarification radiale) évoquée par le Conseil économique régional.

(1) interrogés lors de la rédaction du rapport de Philippe Dallier

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